La Casa en français.

QUI SOMMES NOUS?
La Casa de la Memoria La Sauceda est un espace public dédié à la recherche, la diffusion et la réflexion par rapport à la mémoire historique. Ce centre documentaire est administré par deux organisations non lucratives: il s’agit du Foro por la Memoria del Campo de Gibraltar et l’Asociación Casa de la Memoria.
El Foro por la Memoria est né en décembre 2005, fruit des efforts d’un groupe de citoyens d’Algeciras qui collaborait déjà depuis 2002 pour la récupération de l’histoire démocratique de la région.
L’Asociación Casa de la Memoria, quant à elle, est née en 2020. Son objectif principal est de promouvoir l’étude, la connaissance et la diffusion de la mémoire historique.
La Casa de la Memoria dispose de salles d’exposition, une salle de conférences, d’archives documentaires et une bibliothèque. Étant riche en documentation et témoignages sur la guerre et la répression franquiste, il s’agit d’un endroit de partage et d’apprentissage, ouvert à toute collaboration avec des chercheurs et institutions de l’Andalousie, ainsi qu’avec des projets pédagogiques.

NOTRE DEVISE: VÉRITÉ, JUSTICE et RÉPARATION
Les objectifs principaux de cette maison et de nos associations sont la vérité, la justice et la réparation pour toutes les victimes du franquisme et leurs familles.
La vérité parce qu’il est essentiel que tout le monde sache ce qu’il s’est véritablement passé pendant le régime franquiste, qui étaient les rebelles et qui ont défendu la légalité démocratique, la liberté et la paix.
La justice parce que c’est ce que l’on doit à tous ceux qui se sont battus pour qu’aujourd’hui nous puissions jouir d’un monde un peu meilleur.
Et la réparation parce que, sans réparations, il n’y a pas de justice pour tous ceux qui sont morts ou ont été réprimés pour le simple fait d’être restés fidèles au gouvernement démocratiquement élu par le peuple espagnol.

NOTRE HISTOIRE
Les deux associations qui ont encouragé la création de La Casa de la Memoria sont El Foro por la Memoria del Campo de Gibraltar et la Asociación de Familiares de Represaliados por el Franquismo en La Sauceda y El Marrufo (Afresama).
Cette dernière est une organisation à but non lucratif née à Jimena de la Frontera en janvier 2012 avec des objectifs très clairs : récupérer la mémoire individuelle et collective de toutes les personnes réprimées par le franquisme ; rendre aux personnes réprimées la dignité qui leur a été refusée pendant tant d’années ; rechercher et collecter de la documentation sous forme de récits écrits et oraux, d’images graphiques, numériques ou imprimées, de films, de livres et de publications, de brochures d’information, etc. constituer un fonds documentaire ouvert aux spécialistes du sujet ; et promouvoir toutes les activités qui contribuent à la réalisation des objectifs ci-dessus, tant avec les moyens dont elle dispose qu’en collaborant avec toutes les entités publiques et privées, nationales ou étrangères, qui participent à ses objectifs.
Afin d’expliquer la naissance de La Casa de la Memoria, il est nécessaire de se plonger plus loin dans l’histoire de la région et l’histoire de nos associations…

LA SAUCEDA Y EL MARRUFO
La vallée de La Sauceda est une enclave où convergent les provinces de Cadix et Malaga, et les communes de Jerez, Cortes, Alcalá de los Gazules et Jimena. Pendant les deux premières décennies du XXème siècle, La Sauceda était habitée par 12 noyaux de populations, dispersés dans toute la vallée. Au cours de la Seconde République, on comptait environ deux mille habitants au total. Ces personnes vivaient de l’élevage ou de la fabrication de charbon végétal et de liège.
Lorsque la Guerre Civile a éclaté, La Sauceda était le dernier endroit de Cadix qui est resté fidèle à la République. Des anarchistes, des républicains, des socialistes et des personnes qui craignaient pour leur vie face à l’avancée des rebelles et qui voulaient leur résister, ou qui se rendaient à Malaga à travers les montagnes, sont venus de toute la province. Malheureusement, c’est à cause de cela que la vallée est devenue une cible importante pour les rebelles: le 31 octobre 1936, La Sauceda a été bombardée par quatre avions franquistes et assiégée par les colonnes de l’armée rebelle. Le village a été pillé et détruit, environ 50 personnes ont été assassinées et le reste (ceux qui n’ont pas pu échapper) ont été arrêtés et emmenés à la ferme El Marrufo.
Cette ferme, d’environ 800 hectares, est dès lors devenue un centre de détention, torture et assassinat, où les rebelles ont mené à bien leur plan d’extermination contre les “mécontents du nouveau régime”. En effet, on estime que les troupes franquistes ont assassiné plus de 300 personnes entre novembre 1936 et mars 1937.

NOTRE HISTOIRE VOIT LE JOUR
Pendant des décennies, les enfants ou petits-enfants des habitants de La Sauceda ne savaient pas grand-chose sur le destin de leurs ancêtres. Ils savaient seulement qu’ils avaient été assassinés dans la vallée ou à El Marrufo, sans pourtant savoir où ils avaient été enterrés.
C’est seulement soixante-quinze ans après ces crimes qu’un groupe d’enfants et petits-enfants de ces victimes a commencé à éclaircir l’histoire de leurs ancêtres. En août 2011, une équipe d’anthropologues physiques, d’archéologues, d’historiens et d’étudiants, coordonnés par le Foro por la Memoria del Campo de Gibraltar, a réalisé des sondages dans une zone sans arbres de la ferme. Ils ont alors trouvé plus de 70 preuves balistiques et les restes osseux de 4 personnes assassinées. Encouragés par ces trouvailles, les familles et l’Afresama ont mis en place un projet d’excavation et d’exhumation de ces fosses communes, projet qui a débuté le 1er juillet 2012.
A la fin de ce projet, les restes de 28 personnes ont été trouvés: il s’agit de 23 hommes et 5 femmes qui avaient été enterrés dans 7 fosses communes. Tous ces corps exhibaient de clairs signes de violences, que ce soient des fractures ou l’attachement des mains par des fils, ce qui prouve encore plus le véritable génocide qui s’est déroulé au Marrufo. Il est important de se rappeler, pourtant, que ces 28 corps ne sont qu’une partie infime d’une réalité plus terrible, puisque les historiens estiment qu’il y a plusieurs centaines de corps enterrés clandestinement dans les environs de la ferme et dans la vallée, des corps dont on ne connaît pas la localisation. Par ailleurs, 13 corps ont pu être identifiés grâce à des tests d’ADN.
Le 1er décembre 2012, les restes de ces 28 fusillés du Marrufo ont enfin reçu une sépulture digne au cimetière de La Sauceda, qui avait aussi été reconstruit par l’association des familles. Le cimetière est aujourd’hui un mémorial aux victimes de ce massacre.

LA CASA DE LA MEMORIA
C’est dans le cadre de ce processus d’exhumation et de découverte de la vérité qu’est née une idée: celle de créer un espace pour diffuser et commémorer l’histoire de la Sauceda et plus largement rendre hommage aux victimes de la Guerre Civile et du Franquisme. Cette idée s’est réincarnée dans la Casa de la Memoria, qui a ouvert ses portes en 2020. Cette maison est un projet unique, qui, grâce à sa richesse en informations, est un espace propice à l’apprentissage et à la réflexion sur la mémoire historique. Dans un pays qui tend trop souvent à l’oubli, la Casa est un mémorial, un rappel physique et ineffaçable qui veille à ce que les crimes du franquisme restent à jamais dans nos mémoires.

NOTRE SÉLECTION D’OUVRAGES EN FRANÇAIS
Dans la bibliothèque nous avons 320 livres en français.

  • Les années rouges: de Guernica a Mauthausen/ Mariano Constante, 1971

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